Festival des Canotiers 2023

Le mot du président : « Un banc sur la route »

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Festival des Canotiers 2023

Le mot du président : « Un banc sur la route »

Un fait-divers de notre beau quartier me suggère une solution possible à cette énigme hautement philosophique qui nous interroge tous : Qu’est-ce qu’un con ?

C’est vrai c’est très difficile à définir, c’est arbitraire et parfois contradictoire ; con comme la lune, con comme ses pieds… mais pourquoi la lune ? Pourquoi ses pieds ? On peut être un vieux con de 25 ans, un sale con au sortir de sa douche, un pauvre con pété de thune ou un con fini tout bébé tant certains enfants ont parfois trop tôt le talent malheureux de laisser apparaître le petit fumier qu’ils deviendront plus tard.
Pour tenter un semblant de réponse à cette question obsédante ( qu’est-ce qu’un con ?), il faut remonter quelques années en arrière.

Chloe Ardelia Wofford naît le 18 février 1931 à Lorain dans l’Ohio. Elle est Afro-Américaine.

Je vous passe les épreuves d’une jeune fille grandissant dans l’Amérique ségrégationniste des années 50 mais il se trouve que la petite est douée, très douée.

 Bardée de diplôme et d’un nouveau blaze, Toni Morisson, elle s’installe en 1964 à Syracuse puis à New York et travaille comme éditrice chez Random House. En 1967, elle est promue directrice d’édition, chargée du secteur de la littérature afro-américaine ; elle contribue à sa diffusion et valorisation, en éditant, entre autres, les biographies de Mohamed Ali et Angela Davis, les œuvres de Toni Cade Bambara, Gayl Jones, Leon Forrest , Chinua Achebe, Wole Soyinka, Athol Fugard, ainsi qu’une anthologie relatant l’histoire des Noirs aux États-Unis, The Black Book.

Puis elle écrit de la fiction, les romans se succèdent et les succès se confirment jusqu’à beloved qui obtiendra le Prix Pullitzer en 1988 cinq ans avant la consécration ultime, le prix Nobel de littérature. Une Afro-Américaine qui reçoit un prix Nobel de littérature, même en 1993, c’est de la dynamite !

Mais revenons à la question qui nous obsède, qu’est-ce qu’un con ?

Eh bien, séduite par les bancs installés au bord des routes pour se reposer ou réfléchir, la romancière noire américaine Toni Morrison inaugure à Paris en 2010 un "banc musée" destiné à célébrer l’abolition de l’esclavage dans les territoires français.

Tout prés d’ici, à 10m du Lou Pascalou, rue Louis Delgrès.

C’est le quatrième banc de ce type installé et le premier hors des États-Unis, sous l’égide de la Toni Morrison Society.

"J’aime vraiment l’idée du banc au bord de la route", explique la romancière dans un entretien à l’AFP, 9 ans avant sa mort (en 2019).

Ce banc est un monument d’humanité. Les jeunes disent les uns, les dealers disent les autres y faisaient parait-il grand vacarme.
Alors un type l’a brûlé.
C’est ça un con !
Enfin c’est mon opinion, je vous renvoie à la vôtre, dont soit dit en passant, au regard du peu de succès de vos ambitions communes d’ex futurs jeunes retraités, tout le monde se fout vu que vous n’êtes jusqu’à preuve du contraire ni président…ni prix Nobel.

Merci Toni Morrison pour ce don de l’âme dont nous n’avons su prendre soin.
Cette édition 2023 du festival des canotiers vous est consacrée.


Benoit Hamelin, président de l’association Ménil Mon Temps


Publié le jeudi 1er juin 2023

Lettre de diffusion Ménil Mon Temps