Pépette nous a quittés

La crémation aura lieu mercredi 30/04 au Père Lachaise, 55 rue des Rondeaux, Paris 20e à 11h45.

Texte pour ma tante « Pépette »

Par son neveu Richard

Quand j’étais petit ma tante Pépette me demandait :« Comment tu m’aimes » ? et je lui répondais : « Je t’aime comme le ciel » et on s’embrassait très fort.

J’ai connu ma tante vendant des fleurs à la sauvette, travaillant dans des restaurants, faisant des petits boulots, habitant Antony dans une maison où la vie de couple était malheureuse. Plus tard habitant dans un petit hôtel rue Charlot dans le marais ; multipliant les petits boulots, concierge rue chapon, femme de ménage, faisant des soudures avec Mme Martin qui faisait de l’artisanat…

Ma tante a toujours été entourée d’animaux chiens, renard, guenon, etc…
Puis Ménilmontant, elle habitait en haut de la rue Oberkampf, à côté de la place Jean Ferrat. Ce quartier est devenu sa vie...
Ma tante c’était « le sirop de la rue » qui la faisait vivre. Elle ne pouvait pas rester chez elle,
Alors elle faisait les courses pour les cafés et restaus du quartier.

Elle y retrouvait ses amis, parmi lesquels le chanteur poète Allain Leprest qu’elle raccompagnait à « l’Hôtel des Chansonniers » quand il ne pouvait plus avancer . Tout le monde la connaissait, elle était devenue « Une figure incontournable du quartier », parlant à chacun, souriant à tous. Ma tante c’était la rigolade, la fête, le coup de rouge. Comme les gens simples elle conjurait le malheur et les difficultés de la vie à travers le sourire et la convivialité.

« Hé p’tite gueule, tu m’sers une côtelette ? » Voilà ce qu’elle demandait à ses copains serveurs de chez Marc, du café Ménilmontant. Marc qui a choisi d’illustrer sa carte par une photo de Pépette, dans un premier temps, puis par un dessin la représentant, réalisé par une artiste de passage.

Pépette comme emblème de Ménilmontant.

Puis survint ce terrible accident avec un bus, dans son quartier. Cet accident la laissera handicapée, suite à l’amputation de sa jambe elle devra être prise en charge dans une maison de retraite « Les Airelles » par chance dans son quartier…
Ça a été un déchirement de perdre son autonomie mais « Super Pépette » a gagné grâce à sa nature et sa joie de vivre.
Handicapée, oui, mais pas foutue, grâce aussi au soutient de ses amis du quartier…
Elle aimait s’amuser, se déguiser, faire le clown et surtout rigoler avec ses amis. Gwen et sa sœur Marion venaient la chercher régulièrement pour faire les quatre cents coups devant les grands écrans pour la coupe du monde de foot. Où elle n’oubliait pas de mettre sa perruque verte ou bleu blanc rouge ni de crier avec les supporters en agitant son drapeau.

Elle a aussi résisté grâce à son fidèle ami « Abdelkrim » qui improvisait des fêtes dans son café à « la Cantine » pour ses anniversaires et venait la chercher en musique... Elle ne refusait jamais de jouer le jeu pour participer aux festival « Les Canotiers » à Ménilmontant.

Elle a posé pour des photos, un court métrage etc…
Puis ses amis du quartier, la petite Chantal, la grande Chantal, Marie Jo, François…et tant autres dont je n’ai pas les noms, qu’elle croisait aux terrasses des cafés où au restaurant quand je venais la chercher pour la sortir. Parfois elle ne se souvenait plus bien des noms et n’entendait plus vraiment, mais saluait toujours chacun avec un bon sourire.

Elle a vécu tant de choses ma tante Pépette que son corps n’en pouvait plus. Elle est née parmi les gens du voyage, 97 ans c’est un long voyage, maintenant elle part pour un ultime voyage rejoindre ma mère, ma grand-mère, la grande Chantal, Allain Leprest et d’autres amis partis trop tôt.

Ma tante me manquera beaucoup, Pépette nous manquera beaucoup mais nous avons eu la chance de la connaître.
C’est une figure qui aura marqué la vie de ceux qu’elle aura rencontrés.

Paris, le 30 Avril 2025
Richard.